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mobil-home +6

longues conversations sur des sujets, tu connais.
hier, donc j'en ai eu une, et sur quelque chose pas des moindres!
habiter en espace très restreint avec une famille de 6 pendant un an.
Ce sera quelque chose de très descriptif, une sorte de pause dans un roman, mais la différence, c'est que je vais pas romancer, ça va être du bois brut, quoi. et c'est un peu long, désolée.


**
On a eu de la chance quand même.
Si l'on n'avait pas eu c'mobil-home, qui sait? 
Au début, c'était un peu comme si c'était les vacances, vu qu'on y allait que pour les vacances. piscine du camping, beau temps chaud (même étouffant à l'intérieur). 
Passé juillet, aout, le temps de faire 1 déménagement express et de se décider comment ranger une grande maison dans 35m². pas trop possible, au pire, on a une camionnette et on emmène pas tout.
on est venu avec l'idée qu'une maison ça devrait pas être si difficile à trouver en bretagne, qu'au mieux on sera parti en décembre 2017. 
coucou la rentrée en Terminale pour moi, la fratrie en cours aussi. 
Pour les parents, peut-etre plus compliqué pour obtenir un boulot. les joies de pole emploi, des mini-contrats ou j'sais plus quoi, puis, grâce aux -je le pense sincèrement- parcours quand même honorables de mes parents, ils ont
trouvé leur job dans des secteurs qui leur étaient familiers. Bravo, première victoire de l'année!
J'ai peu de souvenirs de septembre à décembre, les journées se répétaient, on se familiarisait avec le nouvel environnement, les nouveaux camarades, la nouvelle ville/région, etc. 
Ce sont vraiment des mémoires qui me reviennent par pops! pops! hophophop!
comme les horaires du matin (comme pour nombre de familles, d'ailleurs) où l'un se levait tot pour squatter la salle d'eau, puis un autre, tandis que les deux derniers mangeaient, et qu'au final
on courait 2km pour chopper le bus. Mais on était sacrément pro dans l'art de faire semblant d'avoir simplement marché pendant tout le trajet hehehe. Lorsqu'on commencait à apercevoir un gang de
collégiens à l'arrêt de bus, on s'arrêtait de sprinter, ni vu ni connu! des pros, j'vous dis. Sauf qu'on respirait trop fort pour avoir juste marché tranquillement. 
Première fois que j'ai pris le bus de ma vie, au fait, j'ai failli me casser la figure au milieu du car! bon souvenir. la honte surtout :p

ma rentrée s'est faite normalement, bien accueillie, j'avais déjà hâte d'être à la fin de l'année, le BAC m'attendait. dès les premiers cours, je souhaitais être au midi, parce que c'était
cool, et après, je souhaitais être au soir, pour rentrer. Pas que j'avais envie de retrouver le mobil-home, non; les cours me barbaient level 1000. j'aime bien l'école, mais j'en avais par dessus
la tête, c't'année.
Revenons donc à nos moutons. 
ayant deux ''gros'' chiens, 'fin c'est pas des chihuahuas, et un chat, il a fallu trouver comment s'organiser. in the salle à manger/salon/cuisine, vous dormirez, donc. papa maman dans le salon, du 
coup. Très gentil de laisser la seule grande chambre aux deux petits, et la petite chambre aux deux grands, honnetement. Promener les chiens, c'est aussi une autre paire de manches. C'était une corvée
à force, bien sur, c'était important alors on mettait de côté notre fatigue ou notre ennui, et on allait crapahuter sur le chemin à coté, vers le lac. Ca va quand c'est le soir et qu'il fait encore jour.
Quand c'est l'hiver, et que c'est le matin très tôt, ou le soir pas tard (19:30, faisait d'jà nuit, roh.), tu as encore moins envie hahaha
d'autant que on avait peur, on voyait des ombres, ou on croisait parfois des gens, on s'faisait peur tout seul, je crois. ou le froid le matin, mais bon, c'etait surtout maman qui s'chargeait de cela,
moi j'l'ai pas fait énormément. 

Vient l'automne, un peu moins agréable comme météo, mais passe encore. 
l'hiver, ben prout, je ne vais pas insulter une saison quand même...
il y fait froid, mine de rien, en Bretagne, comme partout. C'est d'ailleurs la seule année où l'on a eu de la neige!!
J'ai découvert que la fenêtre à côté de mon lit était mal isolée comme les autres, que l'air passait. J'ai dormi toute l'année avec T-shirt/pull-over à capuche et chaussettes pendant l'hiver et les
nuits trop fraiches. j'ai du mal à me séparer de cette habitude, ça m'a donné peur d'avoir le mal de gorge de la mort qui tue, vous savez, celui qui vous empeche de manger et dormir pendant queq'
jours.
et y'avait pas internet, ni de réseau. on payait la wifi du camping à un prix décadent pour que dalle de Web. y'avait la 4g dans la ville où on étudiait heureusement. mais j'ai beaucoup moins causé
à mes amis du bled d'avant, ça me rendait malade.
Le moisi s'invitant très souvent au mobil-home, c'etait pas drôle pour ma soeur ou maman, chez qui ça fait tousser et tout! Puis va nettoyer ça avec une éponge nulle. sous l'évier, dans les placards,
salle de bain, sous les toilettes, sous les lits, sur les murs... 
dans notre chambre, mon frère & moi avions nos habits dans des tiroirs glissés sous les deux lits. mais du coup, si le sol moisit et la fenêtre laisse passer l'air... bingo, on avait la plupart
de nos affaires décorées de jolis intrus. ET LE CHAT AVAIT GRIFFE LE MUR SOUS MON LIT CE CHACAL!
Pis les matelats ils étaient pas confortables, mais en fait ça nous passait au-d'ssus, on avait d'autres chats à fouetter. 
Une des choses les plus énervantes de l'an, c'est la chaudière qui nous à lâché en plein hiver. pendant un mois, quasiment, pour re-fonctionner et re-lâcher encore. Ca voulait dire plus de chauffage
dans aucune des chambres, aucune eau chaude ni pour la douche, ni pour la vaisselle, bref rien pour améliorer l'hiver dans c'machin. Du coup, on a fait comment? Les sanitaires collectifs
fermés pour la basse période, aucun choix sauf de se décider à quand même prendre la douche, ou juste au gant, à l'eau froide. J'vous jure, ça vous coupe totalement l'envie de prendre soin
de votre corps, de vous. 
et pour la vaisselle, n'en parlons pas. fallait attendre trois plombes que l'eau chauffe dans un faitout, sur un réchaud complètement obsolète, la gazinière ne fonctionnait pas. 
encore une autre habitude de laver à l'eau froide que j'ai eu du mal à perdre après c'année. (désolée pour les maniaques.)
 Il n'y a pas de place pour une machine à laver, pour un sèche-linge. Alors, on use de supers plans! la machine à laver dans la camionnette, branchée dans le mobil-home, puis on va sécher
à la ville d'a côté! c'est très bien qu'ils aient pris ce concept de ''laveries'' publiques, ca change la vie à beaucoup! :) c'était un certain coût, pour la tonne de linge, mais mieux que rien.
pop! autre habitude ayant du mal à être perdue, et sans doute que beaucoup trouveront cra-cra, c'est remettre ses habits de la veille, pendant...plusieurs jours. Soit ça, soit je m'habillais
avec des sapes moisies et qui puent le renfermé. je déteste écrire ça, franchement, mais tant pis. au pire je modifierais.
 Pour manger ''bien'', c'était pas possible. On en a bouffé des coquillettes, du jambon etc. même des nouilles en sachet, des soupes déshydratées royco (j'aime pas du tout), ou les biscuits
Balisto, Gerblé... les seules choses conservables plus longtemps. 
 C'était bien qu'on ait amené nos vélos, on avait au moins un truc pour s'évader en dehors du camping,sur la voie verte! on a fait des kms et ici, et dans les routes du camping. 

les nuits trop courtes, les crises d'angoisse, tout ça, c'est devenu bien plus fréquent. Je n'ose même pas imaginer pour le reste de ma famille. On avait chacun une manière de ''dealer''
avec les problèmes quotidiens, le fait d'habiter ici, le boulot, les cours, le regard des autres, aussi.
  Je n'ai jamais invité une seule personne de l'année, j'ai pas vu grand monde à part au lycée. j'avais mon bac à avoir en tête, le stress etc mais hein, d'autres aussi.
Mes frères et soeur un peu, j'en suis vraiment ravie, ils ont réussi à se faire des amis, à les inviter rarement, et à faire des trucs cools malgré l'année de sh*. 

Je pense que l'idée de dire que l'on habitait dans un truc aussi minus à tant de monde dedans était difficile pour les plus jeunes de ma famille, c'est ''la honte'' comme diraient
des cons de collégiens ou même de gens immatures, peu importe leur âge. J'nous revois courir pour ''pas qu'on nous voit entrer dans le camping'' parce que le bus passait en meme temps sur le chemin.
 j'ai arrêté, ça servait à rien, non?  

Un sujet qui doit toucher énormément de monde tous les jours, c'est le manque d'intimité évident! Pour regarder une vidéo, écouter de la musique, lire, ces trucs banals, j'vous jure, on est mieux
tout seul, tranquille. c'était intenable parfois, mais on a jamais autant passé de temps tous ensemble, ça nous a rapproché. Et le manque d'isolation des murs, on avait l'impression de tout faire
devant les autres.
je vais faire un lien avec ce que je viens de dire au-dessus, et j'dois prendre sur moi pour ne pas avoir honte.
 Quelque chose qui m'a <<traumatisée>> (peut-être que j'exagère.), c'est le simple fait d'avoir les règles, et de se changer dans la salle d'eau en sachant que tout le monde entend, -surtout la nuit- isolation 
pourave oblige. je déteste, je déteste, je déteste. ça me fout mal. il y a pire, mais j'ai jamais vécu d'expériences aussi stressantes que cette année-ci.
l'intimité s'est perdue lol.

 il y avait des disputes, c'est vrai, entre frères, entre soeurs, ça me rendait pas bien non plus, mais les parents...imaginez les parents qui voient se fâcher tous les jours les enfants? 
on se faisait fâcher pour ça, tant mieux! et eux, qui se disputaient parfois c'était nul pour nous, on se disait, ''c'est bon, c'est mort, i'vont divorcer comme tous les autres parents''...
MAIS NON VICTOIRE VOUS ETES TROP FORTS! ils n'ont pas eu le virus du parent qui divorce après une épreuve.

Quelque chose qui m'a interloquée, c'est le nombre de trucs à avoir au préalable, pour tenter d'acheter une maison.
un prêt, un CDI, avoir habité pendant quelques temps sur la région, etc. je ne croyais pas ça possible et si complexe. c'est méchant de mettre autant de contraintes. 
 
En mars, on a su qu'on aurait la maison, mais qu'il fallait attendre juin. JUIN. l'attente interminable. On a donc vraiment eu les clés de la maison après ma dernière épreuve de bac.
 c'était cool.
Quelle revivance de voir un terrain, plusieurs chambres, un espace pour chacun, bref. 
ça nous a changé, ça nous a marqués, on est vaccinés des campins pour l'instant. 
racontage terminé, STOP.

musique triste mais joyeuse?

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C
on s'en ai sorti malgré tout.
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N
Une année bien remplie en soit
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