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rien ne s'oppose à la nuit.

Bonjour, bienvenue dans une nouvelle analyse/critique du roman de Delphine de Vigan:

Rien ne s'oppose à la nuit.

de babelio

Je viens de terminer cette lecture, non sans sentiments. 

***

Le résumé: Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.

Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme dans tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.

>> Un résumé un peu foireux et un trop-peu d'informations, mais c'est pas ce qui me donne envie de lire.

C'était la couverture qui m'a plu, l'image dégage une atmosphère feutrée, voire même douce.

***

Les personnages principaux:

Lucile, la mère de l'auteure: femme à l'apparence très calme, indépendante et silencieuse.

L'auteure et sa soeur, Manon.

Le reste de la famille, dont les parents Georges et Liane.

***

Le livre en lui-même:

En 3 parties, il raconte la vie de Lucile, mais pour raconter la vie d'une personne de la famille, il faut raconter un peu celle des autres, qui gravitent autour d'elle, et comment tout est arrivé. Le premier chapitre met en lumière le suicide de sa mère, c'est une sorte de prologue, et en épilogue et bien... l'explication des derniers jours de Lucile, ainsi que les pensées que l'auteure gardera d'elle.

 On est direct dans le mood ''un peu triste mais un peu guilleret, faut pas pleurer tout de suite''. Je ne pense pas que ce puisse être un défaut, au contraire. C'est une manière romancée d'évoquer une famille, ses hauts, ses bas, sa descendance, ses caractères... C'est plus facile pour certains d'écrire en prose plutôt qu'en poème la mort de quelqu'un. 

Quelques passages nous font part du questionnement de l'auteure sur ''est-ce-que je devrais renoncer à écrire cela?'', ou des avis sur son avancement dans l'écriture. J'aime bien, mais c'est un peu barbant, et c'est limite si je trouve que ça n'a pas d'intérêt ou que c'est mal placé dans le livre.

J'ai malgré tout été très touchée par les sujets abordés, sujets inhabituels dans mes lectures, tels que la psychiatrie.

 Je n'ai pas trouvé qu'il y avait une atmosphère lourde tout du long, ça n'a pas une once de ''ayez pitié'', plutôt de ''tout le monde est dans le même bain''. Mais il y a un tantinet de ''j'aurais dû, ou j'aurais pas dû..."

***

Un extrait:

A la mi-janvier, Lucile nous avait invités chez elle, Manon, moi et nos enfants, un mercredi je crois, pour un genre de petit Noël que nous avions pris l'habitude de célébrer en décalé. (J'avais pour ma part renoncé aux Noëls mémorables de Pierremont et à tout Noël d'inspiration familiale.) Lucile avait également convié Sandra, mon amie d'enfance de Yerres, ainsi que sa famille. Nous avons échangé nos cadeaux, les enfants étaient contents, ce fut une après-midi joyeuse et triste, je n'ai pas su voir que Lucile nous faisait ses adieux,je n'ai rien vu, seulement sa fatigue.

Par moments, Lucile m'avait semblé un peux excitée, je me suis demandé si elle prenait bien ses médicaments, si elle n'était pas au seuil d'une rechute.

Manon l'a rappelé pour lui proposer de nouveau de venir passer quelques semaines chez elle, Lucile a dit qu'elle allait voir.

Le dimanche suivant Lucile m'a proposé de l'accompagner aux puces de Saint-Ouen, elle recommençait à marcher plus facilement, je lui avais dit que je cherchais des vieilles plaques publicitaire en émail pour un ami, elle pensait que je pouvais en trouver là-bas. J'étais fatiguée et accaparée par une relation amoureuse qui tournait à vide, j'ai refusé.

Le vendredi 25 janvier 2008 Lucile m'a téléphoné, j'étais sur le point de sortir, je me suis assis sur le rebord de l'évier, dans ma cuisine, près de la fenêtre, nous avons parlé de choses et d'autres. Lucile se sentait mieux, elle s'apprêtait à partir en week-end chez son amie Marie, rentrerait le dimanche soir. J'ai pensé que c'était bien, elle reprenait le cours de sa vie, son ton était enjoué, comme libéré, il y avait dans sa voix une légèreté inhabituelle, une note un peu haute, ouverte. J'ai traité cet appel comme n'importe quel autre. [...]

Lucile m'a appelé ce vendredi matin,c'était la dernière fois et elle le savait.>>

***

C'est la fin de cet article, j'espère que c'était pas trop déprimant :)

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J
Je t'avoue ne pas avoir lu ton article en entier par peur d'être spoilée (ça existe comme verbe? je fais du franglishhh). Ma mère m'avait justement parlé de ce livre en me disant qu'elle l'avait adoré. Et là, pouf, je tombe sur un de tes articles à ce sujet. Les grands esprits se rencontrent. xD Je vais ajouté ce livre dans ma liste de bouquins à lire rapidement. :)
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C
Super :)